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Le Cetim et Horuscare luttent contre l’obésité

Cetim / Horuscare

par Equip'Prod

CETIM - photoLimiter le passage des nutriments dans le sang avec un dispositif mis en place dans l’intestin grêle par endoscopie : c’est la solution imaginée par Jean-Michel Verd, le dirigeant d’Horuscare, pour traiter l’obésité. Un prototype est actuellement à l’essai au Cetim sur un banc reproduisant  les mouvements de l’intestin. Objectif : s’assurer de la tenue en place et de l’étanchéité du dispositif.

C’est une petite révolution qui se prépare dans le domaine des dispositifs médicaux pour traiter l’obésité. Jusqu’à présent, le principal traitement efficace consistait à shunter une partie de l’estomac et de l’intestin grêle. Jean-Michel Verd, lui, a choisi de concevoir un dispositif médical, placé dans la partie haute de l’intestin grêle, juste après l’estomac, là où les nutriments (dont les graisses et les sucres) passent dans le sang. Un dispositif mis en place par endoscopie, alors que les autres techniques nécessitent un acte chirurgical.

Pour mettre au point ce système, Jean-Michel Verd a créé Horuscare, Horus faisant référence à l’œil du dieu égyptien, pour rappeler l’endoscopie. Son idée : abandonner la voie classique qui pose problème notamment en raison des complications liées à l’acte chirurgical, mais surtout parce que cette technique n’est pas réversible, pour proposer une solution simple et modifiable avec un dispositif médical limitant le passage des nutriments dans le sang. « Je me suis dit qu’il fallait chercher un principe simple, reprend-il. Pour cela, j’ai décidé de m’appuyer sur des partenaires pas forcément classiques dans le milieu médical, en l’occurrence des spécialistes de la mécanique de précision.  »

Un projet commun

Jean-Michel Verd cherche un interlocuteur unique depuis le développement jusqu’à l’industrialisation. Bpifrance, l’un des financeurs du projet, le met en contact avec le Cetim. Les équipes du centre disposent notamment d’une expertise dans le domaine médical sur les prothèses de hanche et de dents, complémentaire à la connaissance Jean-Michel Verd sur le système digestif. Après avoir rédigé ensemble un cahier des charges, le Cetim analyse l’état de l’art, et propose plusieurs solutions. « Nous avons étudié toutes les pistes possibles et imaginables, se souvient Jérôme Gidon, (préciser fonction) du Cetim. Jusqu’au biomimétisme. » Finalement, la solution de l’extenseur radial, appelé aussi stent, est retenue.

Utilisé avec succès en cardiologie, ce ressort métallique, placé dans un canal, évite que celui-ci ne se rétrécisse. Il tient par un effort radial sur la paroi. Seule difficulté : il faut impérativement éviter que le dispositif ne migre dans l’intestin, sous peine de risquer l’occlusion. Le dispositif retenu comprend trois éléments séparés : une gaine qui permet d’éviter le transfert du dispositif, à l’intérieur une armature qui maintient la gaine ouverte, et l’extenseur radial qui assure le maintien de l’ensemble. L’assemblage des trois éléments ayant une géométrie particulière permet de garantir un maintien optimal dans l’intestin. La fabrication du prototype est confiée à Cisteo Medical, une entreprise spécialisée dans la fabrication de dispositifs médicaux basée à Besançon.

N° 64 mars 2015