Toujours tournée vers l’avenir

Spécialisée dans l’usinage de pièces de précision, la société AFT Micromécanique s’est forgée une belle réputation dans le secteur du médical. La raison ? De fortes compétences en interne et une stratégie d’investissements pleinement orientée vers les technologies d’avenir. Ces technologies passent par un atelier de tournage entièrement composé de tours Citizen.

Il y a des entreprises qui font le choix de se diversifier et de suivre un adage vieux comme le monde : « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Pour Jérôme Fresard, président de la société savoyarde AFT Micromécanique, la bonne santé de son entreprise tient, au contraire, à sa spécialisation dans un seul et même secteur d’activité : la fabrication de pièces de précision pour le marché du médical et de dispositifs médicaux implantables. « Notre stratégie est de rester sur ce même marché pour lequel nous produisons de la petite série, précise le président d’AFT. Comme toute entreprise, si nous cherchons toujours à être plus productifs, notre activité s’appuie sur des niveaux techniques particulièrement élevés plutôt que sur le taux de rentabilité ». Cette philosophie n’a jusqu’à présent jamais desservi l’entreprise. Dès sa création en 1997 par le père de Jérôme Fresard, AFT Micromécanique a décidé de s’adresser au marché du médical. La société, qui ne compte alors que deux salariés, connaît une croissance très rapide. En 2000, elle s’installe à Fillinges en Haute-Savoie, lieu du site actuel sur lequel, sept ans plus tard, s’est érigé un deuxième bâtiment. « À mon arrivée dans l’entreprise en 2007, ma mission a été de la maintenir dans cette direction, ajoute le président d’AFT Micromécanique. Cela fonctionne très bien : la société enregistre 5 à 10% de croissance chaque année pour un chiffre d’affaires qui atteint 5,2 M€. Nous embauchons trente-deux personnes aujourd’hui ».

Deux ateliers bien distincts pour couvrir l’ensemble des besoins du secteur médical

Sur le site de Fillinges cohabitent deux unités de production : l’atelier fraisage de 800 m2 consacré à la fabrication de pièces issues de centres d’usinage et l’atelier tournage de 600 m2 pour la partie dédiée aux pièces de décolletage. Ces deux bâtiments seront bientôt reliés par un troisième de 720 m2 dont la construction débute au printemps. L’ensemble devrait être opérationnel fin 2015.

Ces deux unités de production se caractérisent par l’homogénéité du parc machines. L’atelier de tournage abrite d’ailleurs en grande majorité des machines Citizen. « AFT est client de Citizen depuis toujours. La fidélité de notre entreprise envers cette marque tient autant à notre volonté de maintenir un parc machines homogène, qu’au coût très intéressant du SAV et à la réactivité des équipes sur le terrain représentées par Hestika et sa filiale située à Cluses, ajoute le président de la société savoyarde. Tout cela nous conforte dans le choix de l’entreprise Citizen, dont les machines répondent entièrement à l’ensemble de nos besoins ».  « Les machines Citizen présentent des niveaux particulièrement élevés de fiabilité et de simplicité d’utilisation, renchérit Marc Girard, responsable production. À ce jour, nous ne déplorons pas d’arrêt lié à des pannes impromptues ». Entrée en 2000, la machine la plus ancienne continue d’ailleurs de produire certaines pièces très précises même si la politique de l’entreprise est d’investir en permanence dans les dernières technologies afin de maintenir son avance technologique.

Un à deux nouveaux centres de tournage par an

Les douze tours Citizen occupent l’essentiel de l’espace de l’atelier de tournage. Couvrant toute la plage du décolletage, de 12 à 32 mm, les modèles sont variés et vont du C16 aux M32 en passant par les M16 et les L20 de dernière génération. Pour Richard Frossard, chef d’atelier tournage, « les machines Citizen nous permettent de suivre les évolutions technologiques et de répondre aux attentes de nos clients. Par exemple, la dernière machine entrée dans l’atelier en début d’année est dotée d’un axe B. Elle nous permet d’une part de réduire les temps d’intervention et de changement d’outil et d’autre part, d’être moins limités. Ainsi peut-on tout faire : du perçage angulaire, du pointage, du taraudage, du fraisage, de l’ébavurage, du tourbillonnage etc. De plus, avec la poupée mobile nous pouvons travailler en temps masqué ».

Certes, ce tour Citizen M32 VIII de toute dernière génération et doté d’un axe B n’était pas essentiel pour assurer la fabrication des pièces médicales. Cependant, comme le souligne Jérôme Fresard, il permet d’anticiper l’avenir et l’arrivée de commandes de pièces de plus en plus complexes et dans des délais toujours plus serrés. Ces pièces produites par AFT, nombreuses et variées, concernent les dispositifs implantables (têtes de vis, verrou, crochets simples et doubles, tiges, plateaux cervicales, cages), l’orthopédie (vis à os, plaques orthopédiques), le dentaire avec de nombreuses gammes d’implants sans oublier l’instrumentation.

Répondant à toutes les demandes, les tours permettent également d’assurer des opérations de filetage à pas variables sur des longueurs importantes et d’effectuer aisément des perçages sur du titane. Il faut dire que les machines Citizen se sont toujours entourées des meilleurs fournisseurs de périphériques, qu’il s’agisse des systèmes anti-incendie avec détection de charge ou des pompes haute-pression avec régulateur de pression (200 bars et 8 sorties), mais aussi des systèmes contrôle pendant la production ou encore des embarreurs Iemca, spécialement réputés chez les décolleteurs pour leur robustesse, leur rigidité et leur précision.

Poursuivre la stratégie d’investissement pour maintenir le plus haut niveau de qualité

« Nous sommes contraints d’investir régulièrement dans des machines ayant un niveau élevé de technicité. Dans notre secteur d’activité, cela coule de source », concède Jérôme Fresard. Il faut dire que les exigences réglementaires dans le secteur du médical n’ont cessé de se renforcer, stimulées notamment par certains scandales sanitaires survenus dans les années 90 et 2000. Certifié ISO 9001 et ISO 13485 depuis de nombreuses années, AFT Micromécanique a mis la qualité au cœur des valeurs fondamentales de l’entreprise. « Depuis quelques années, les exigences ont complètement changé, explique Jérôme Fresard. Celles-ci sont beaucoup plus difficiles à honorer que par le passé. Cette tendance a été positive pour nous car elle a écarté un grand nombre de sociétés peu sérieuses sur un marché désormais plus dur à aborder. »

Ce tri a naturellement profité à des sociétés très spécialisées dans le secteur médical comme AFT Micromécanique capables de répondre à tous les niveaux d’exigences. En matière de nettoyage par exemple, la société n’a pas hésité à s’équiper d’une machine de lavage  lessivielle par immersion et aspiration pour faire du prélèvement bactériologique sur les pièces. « Nous ne faisons plus seulement de l’usinage mais du médical », lâche Marc Girard, expliquant que la moindre pollution peut être fatale.

Cette spécialisation dans le médical explique également la forte présence de centres Citizen, machines réputées pour leur grande notoriété dans ce secteur. Le responsable de production justifie la douzaine de tours à poupée mobile Citizen par leur fiabilité et leur précision. « Avec ce type de machines, nous pouvons fabriquer toutes sortes de pièces médicales que nous livrons, pour 90% d’entre elles, à des clients directs. D’ailleurs, nous abritons un atelier de métrologie équipé de machines tridimensionnelles et de nombreux moyens de contrôle de pièces au pied des machines. Nous possédons également un centre de marquage LEM doté d’une caméra de positionnement et même une imprimante 3D pour faire des prototypes de pièces en plastique ». Une manière pour AFT Micromécanique de toujours se tourner vers l’avenir.

Dernières machines entrées dans l’atelier

N° 64 mars 2015