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Bien choisir son type d’approvisionnement en gaz

AIR PRODUCTS

par Equip'Prod

Hervé Repellin, directeur commercial sud-est, anciennement responsable développement du service CryoEase d’Air Products en France, détaille l’impact du choix judicieux de son type d’approvisionnement en gaz – bouteilles, cadres, mini-réservoir ou réservoir vrac – sur la productivité du soudeur.

› Herve Repellin – Directeur commercial Sud-Est

En quoi la décision d’utiliser des bouteilles ou un cadre plutôt qu’un réservoir tampon ou vrac est-elle aussi stratégique ?

Quand on utilise des gaz comprimés pour des applications de soudage ou de coupage, il importe d’employer le mode de fourniture adéquat afin d’assurer une efficacité optimale en réduisant à la fois les coûts et les temps morts. En effet, chaque application a ses contraintes et, selon le volume de gaz employé, il peut être plus pratique de passer des bouteilles au cadre, au mini-réservoir ou à la citerne.

Quel est le mode de fourniture le plus courant ?

Les bouteilles individuelles et les cadres sont de loin les modes de fourniture les plus utilisés. Le principal avantage d’une bouteille est qu’elle peut être déplacée relativement facilement au sein de l’atelier. Nos bouteilles ­Integra, livrées avec un manodétendeur intégré, conviennent ainsi à un large éventail d’applications de soudage mobiles. Les cadres sont eux idéaux pour les soudeurs ayant besoin d’un volume plus important de gaz pour réaliser des tâches uniques. Ils sont également très appréciés dans la mesure où ils offrent une solution de stockage pratique, compatible avec des consommations ponctuelles plus importantes.

› Pour alimenter ses machines en azote, Technifab n’a pas hésité à investir dans une cuve azote Air Products
de taille conséquente. À côté de la cuve, une alimentation en oxygène pour la découpe des aciers

À quel moment doit-on songer à passer à un stockage sous forme liquide (vrac) ?

Dans la plupart des cas, nous conseillons aux utilisateurs consommant mensuellement plus de 10 bouteilles de gaz haute pureté – tel que l’argon, l’oxygène ou l’azote –, de réfléchir sérieusement à l’adoption d’un mini-réservoir. Dans le cas de mélanges gazeux, le seuil de transition entre bouteilles et réservoir tampon se situe plutôt autour des 30 bouteilles mensuelles.

Pour le passage d’une installation de cadres à une installation d’un réservoir type CryoEase, le changement est simple et rapide (une demi-journée) et ne nécessite aucun investissement de structure (pas de dalle en béton, pas d’utilité).

Le stockage sous forme liquide est- il réservé aux seuls gros consommateurs ?

En fait, le mini-réservoir – un stockage sous forme liquide mais de plus petite taille que le réservoir vrac classique – est une alternative viable pour une plus grande variété de process qu’on ne pourrait le croire. La capacité de stockage du plus petit de nos réservoirs tampon est de 230 litres, ce qui convient pour des sites utilisant en moyenne 10 bouteilles/ mois et nous ne considérons pourtant pas ces utilisateurs comme de gros consommateurs. Mais tout n’est pas seulement une question de rapport efficacité-prix  :  changer de mode de fourniture au bon moment peut également s’avérer profitable pour des moyens et/ou gros consommateurs de gaz comprimés.

Quels sont les autres atouts du stockage vrac ou en mini-réservoir ?

Le stockage sous forme liquide facilite la tâche des clients en les débarrassant de la corvée du contrôle et de la gestion du stock de gaz. Chaque réservoir CryoEase peut être contrôlé à distance, via notre service de télésurveillance, où nous veillons en permanence à assurer la continuité de l’approvisionnement en gaz.

Le service logique d’Air Products a mis en place, pour ses clients CryoEase, une planification automatique régulière des livraisons en fonction de leurs besoins, basée sur leurs consommations antérieures. Les rôles sont alors inversés : le client ne passe plus commande mais prévient Air Products de ses baisses d’activités ou de ses fermetures afin de ne pas être livré.

Les avantages en termes de sécurité et de productivité sont également loin d’être négligeables : les bouteilles de gaz comprimés pèsent ainsi, pour la plupart d’entre elles, entre 80 et 100 kg, soit bien plus que la limite de poids à manœuvrer manuellement fixée par la Directive Santé et Sécurité. Elles doivent donc être manipulées avec précaution. En passant à un stockage en mini-réservoir, les utilisateurs réduisent clairement le risque d’incidents liés aux changements de bouteilles, ainsi que les temps morts (le temps estimé pour changer une bouteille est d’environ 20 minutes).

Le stockage sous forme liquide signifie également que les gaz comprimés sont à la disposition du soudeur à une pression bien moindre, diminuant encore les risques associés à leur utilisation et leur manutention.

Dans quel(s) cas, le stockage en mini-réservoir s’avère-t-il inadapté ?

Dans neuf cas sur dix, quand les niveaux de consommation mensuelle dépassent les 10 bouteilles, les systèmes de mini-réservoirs sont conseillés. Cependant, quand on utilise des mélanges gazeux, il est nécessaire de mettre en place un mélangeur permettant de reconstituer un mélange sur site. Les systèmes de mini-réservoirs ne sont pas idéaux pour des applications mobiles et/ou lorsque le soudeur doit travailler dans des endroits difficiles d’accès. Dans ce cas, les bouteilles seules offrent la manœuvrabilité requise.

En général cependant, le stockage sous forme liquide est une solution qui offre à la fois une grande souplesse d’utilisation et un bon rapport efficacité-coût pour les utilisateurs modérés comme pour les gros consommateurs de gaz purs. Les équipes commerciales et techniques d’Air Products réalisent une étude de faisabilité, personnalisée au préalable, qui sera détaillée avec le client afin de proposer la solution la plus adaptée, tout en respectant les différentes problématiques de sécurité.

EQUIP’PROD  •  N° 107 février/mars 2019