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Salvagnini poursuit son chemin dans l’industrie du futur

SALVAGNINI

par Equip'Prod

Même si le constructeur italien de machines de découpe et de pliage conçoit depuis déjà de nombreuses années des solutions intelligentes, il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Des développements sont en cours, qui permettent d’apporter encore davantage la connectivité des machines afin de suivre leur évolution en temps réel.

«Pour nous, l’industrie 4.0 n’est pas forcément liée à l’automatisation mais plutôt à «Big Brother» ». C’est en faisant allusion à la production, à la collecte et à l’analyse des données de plus en plus denses que Serge ­Bourdier, directeur commercial de la filiale française de Salvagnini, implantée à Grenoble, décrit l’industrie du futur telle qu’on la connaît aujourd’hui. « Cependant, la vraie question et le véritable enjeu, c’est de savoir «  ce qu’on fait de toutes ces données  » ». Une problématique sur laquelle le spécialiste italien des machines de pliage et de découpe laser fibre s’est penché depuis plusieurs années, sans forcément attendre l’engouement général que connaît aujourd’hui l’usine du futur. « Cela fait déjà longtemps que, chez Salvagnini, la machine fait exactement ce que l’opérateur lui demande de faire, en automatique et en réagissant seule en fonction des matières utilisées  ». Depuis environ sept ans pour sa gamme laser et dix-huit ans pour les panneauteuses, ­Salvagnini propose le système ABT, une solution permettant d’analyser la matière.

Des machines intelligentes avant l’heure de l’industrie 4.0

Le fait que l’homme laisse la main à la machine n’est possible qu’en exploitant en amont des données toujours plus nombreuses et portant sur des pièces toujours plus complexes. « Avant d’envoyer des données sur le Cloud ou vers un autre système, il faut déjà rendre la découpe intelligente. Ainsi, en suivant le cœur du faisceau, on pilote la machine différemment, en fonction de la matière, des paramètres et des divers besoins de l’industriel ». Une machine efficiente en somme et monitorée.

Sur ce point, notons que si, dans le domaine du pliage, il suffit d’intégrer un contrôleur d’angle pour réaliser une pièce conforme, il n’en est pas de même en ce qui concerne les panneauteuses, en raison notamment des contraintes de vitesse. C’est la raison pour laquelle  Salvagnini nourrit, depuis de nombreuses années déjà, une réflexion différente, entretient des relations étroites avec les universités et mène des travaux de R&D afin d’analyser la dureté et la qualité réelle de la matière, et non plus seulement son épaisseur  ; « on peut dire qu’avec l’ABT, ­Salvagnini a fait des machines intelligentes avant l’heure  !  »

Place aux objets industriels connectés

Autres éléments d’industrie 4.0, les objets industriels connectés (IOT) installés sur les machines des différents clients. « 2018 est l’année de l’aboutissement avec des solutions pleinement axées sur les remontées d’informations, de façon dynamique, chez nos clients,  par exemple celles portant sur les fréquences et les variations de température ».

Le but consistait pour Salvagnini à se présenter en tant que spécialiste technique sur le marché de la tôlerie en étant capable, grâce à la remontée d’informations en temps réel, d’interpréter une défaillance et de faire de la maintenance prévisionnelle (« prédictive maintenance ») afin d’éviter la casse mais aussi de mener des actions le plus en amont possible. « Rendre toutes ces informations plus intelligentes afin de mieux les exploiter et les analyser représente le grand défi de demain. Or aujourd’hui, l’industrie manque encore d’analyses pertinentes que rendraient possibles des algorithmes permettant de regrouper les informations les plus utiles. C’est ce sur quoi nous travaillons et nous présenterons encore de nouvelles solutions allant dans ce sens sur le prochain salon Euroblech 2018 ».

EQUIP’PROD  •  N° 101 juin 2018