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Drones civils : la France doit conserver une longueur d’avance sur les États-Unis

RED BIRD

par Equip'Prod

La Federal Aviation Association (FAA), l’équivalent de la DGAC aux Etats-Unis, vient de donner son feu vert pour des essais de drones civils sur six sites dans le pays. Si l’ouverture finale du marché américain aux drones civils est prévue pour 2015, Redbird* rappelle que la France possède depuis 2012 une longueur d’avance sur l’utilisation commerciale des drones civils, notamment dans les applications industrielles et agricoles.

RED BIRD - photo

Utilisation d’un drone multicoptère de Redbird dans le cadre d’une mission en carrière. Crédit photo : Redbird

Depuis 2012, la DGAC autorise en effet en France l’utilisation de drones civils à des fins commerciales selon différents scénarios de vol en vue ou hors de la vue du télépilote. Près de 400 constructeurs et opérateurs de drones civils ont ainsi vu le jour en moins de deux ans. Ceci fait de la France le pays le plus avancé dans le domaine.

La France doit impérativement conserver sa longueur d’avance dans ce secteur générateur d’emplois et d’innovations. Pour garder une place de leader, il est essentiel d’avancer de front sur trois aspects :
❶ La réglementation des drones civils doit continuer à évoluer (poids, distances) pour répondre aux besoins du marché, tout en conservant les impératifs de sécurité. Une modification des textes est déjà prévue pour juin 2014. La DGAC et l’industrie ne doivent pas manquer cette étape majeure.

❷ Les constructeurs de drones civils et de systèmes embarqués doivent continuer à innover, soutenus en cela par des investissements publics ou privés, et accompagnés par les Pôles de Compétitivité. Les drones civils font partie des 34 priorités industrielles du gouvernement et la filière aéronautique française détient une position de leader mondial. Les zones d’essais en vol doivent être soutenues ou développées pour mettre au point de nouveaux aéronefs.

❸ Les donneurs d’ordre et utilisateurs industriels doivent travailler de concert avec les opérateurs et PME du drone civil, moteurs d’innovations. Ce dialogue permettra d’inventer et de mettre au point les centaines d’applications potentielles tout en respectant les impératifs économiques et réglementaires. A ce titre, les initiatives de grands groupes comme la SNCF, EDF, GRTGaz ou Monnoyeur peuvent être considérées comme des modèles. De nouveaux traitements de données (« big data ») doivent être développés par les opérateurs de drones.

Ces développements construiront une nouvelle filière industrielle ambitieuse au niveau national et international, créatrice d’emplois et de nouvelles sociétés à forte croissance.

* Présidée par Emmanuel de Maistre, la start up créée en 2012 compte aujourd’hui vingt collaborateurs.

 N°  62A février 2015