Le magazine technique des équipements de production industrielle

Entretenir des liens étroits avec l’industrie pour mieux répondre à ses besoins

SIGMA CLERMONT

par Equip'Prod

Née de la fusion de l’Institut français de mécanique avancée (IFMA) et de l’École nationale supérieure de chimie de Clermont-Ferrand (ENSCCF), une nouvelle grande école d´ingénieurs – Sigma Clermont – a vu le jour en janvier dernier. Sa particularité ? Ses relations très étroites avec le monde de l’industrie. Claude Guillaume, enseignant spécialisé en construction mécanique et transmission de puissance et Nicolas Blanchard, responsable des plateformes technologiques, nous expliquent ce qui fait le succès de l’école, en abordant notamment les besoins nouveaux des industriels de la mécanique.

Nicolas Blanchard

Nicolas Blanchard

Équip’Prod    

En quoi le fonctionnement de l’établissementest-il si particulier ?

Nicolas Blanchard  

Qu’il s’agisse de Claude Guillaume, des autres enseignants de l’école ou de moi-même, nous sommes tous impliqués dans les relations avec les industriels. Si Claude, en tant qu’enseignant et coordinateur Erasmus pour l’Allemagne, est en relation avec l’industrie en ce qui concerne les projets d’études, je suis davantage en lien avec le monde de la recherche et du transfert technologique.

Claude Guillaume

Claude Guillaume

Claude Guillaume  

Nous formons tous, à notre niveau, une passerelle entre le monde académique et l’industrie. De plus, le nouvel établissement Sigma Clermont, en étant issu du rapprochement de l’IFMA et de l’ENSCCF, possède deux savoir-faire propres et résolument complémentaires : la mécanique et la chimie.

Comment travaillez-vous avec ces deux mondes industriels ?

Nicolas Blanchard  

Avant tout, notre mission auprès de l’industrie est d’identifier les verrous technologiques dans nos domaines de compétences : l’ingénierie chimie, la mécanique avancée et le génie industriel. Soit les fidèles partenaires de l’école comme Michelin nous sollicitent directement pour différents projets dont des travaux de recherche, soit les entreprises (notamment les PME) nous contactent via 2MAtech (S.A.S.), notre filiale de transfert de technologie dont la configuration facilite les échanges BtoB. Nous montons ensuite les projets avec les entreprises.

Claude Guillaume  

Nous travaillons beaucoup avec les métiers du transport (à commencer par l’automobile et l’aéronautique), avec Renault par exemple mais aussi avec de nombreux sous-traitants européens de rangs 1 ou 2 et d’autres constructeurs comme PSA mais aussi allemands. Ces relations très étroites tissées au fil des années nous permettent à la fois de disposer de moyens tels que des boîtes de vitesses, des moteurs ou même des voitures complètes (2 Mégane nous ont été livrées à l’été 2015), et de faire intervenir les industriels directement dans tous les aspects pédagogiques à travers des cours et des travaux dirigés ou pratiques. D’ailleurs, ces mêmes industriels jouent un rôle unique dans l’orientation pédagogique de l’école puisque nous les sollicitons chaque année afin d’adapter le programme aux besoins actuels et futurs.

À quelles problématiques pensez-vous ?
Avez-vous des exemples de travaux communs à nous livrer ?

Nicolas Blanchard  

Parmi nos partenaires figurent ­Fives Machining, Aubert & Duval avec qui nous avons réalisé du parachèvement robotisé pour les trains d’atterrissage, ou encore ­Constellium que nous avons aidé à améliorer la fabrication de pièces en alliage aluminium-lithium. D’autres problématiques émergent en ce moment, à commencer par la robotique, domaine qui concerne quatre axes : l’usinage et le parachèvement robotisé, la manipulation robotique dextre de corps mous (agroalimentaire), les cellules flexibles et reconfigurables et la cobotique (robots collaboratifs) ; Valeo nous a, par exemple, sollicité pour l’installation de cobots sur des postes d’assemblage.

N° 76 Avril 2016