Le magazine technique des équipements de production industrielle

Plasturgie et composites : deux mondes qui se rapprochent

PEP

par Equip'Prod
Itw Plastipolis - photo

Patrick Vuillermoz

Alors que le Pôle européen de plasturgie (PEP) inaugurait le 8 janvier dernier le Centre technique industriel de la plasturgie et des composites (CTIPC – voir encadré), Patrick Vuillermoz, directeur général du pôle de compétitivité Plastipolis, revient sur les défis majeurs de la filière et son mariage inéluctable avec le monde des composites.

Équip’Prod    

Quelle place occupe aujourd’hui les composites au sein du pôle ?

Patrick Vuillermoz  

Les matériaux composites figurent depuis longtemps déjà dans le périmètre du pôle. Les projets se multiplient, en particulier dans l’aéronautique où nous sommes passés d’un certain « artisanat » dans la fabrication de pièces à géométrie très complexe en composites à un stade industriel avec des cellules robotisées et des cadences de plus en plus élevées. Il en est de même pour l’automobile, secteur dans lequel les composites ne concernent plus seulement de simples éléments de carrosserie mais des pièces semi-structurelles voire structurelles ainsi que des éléments « actifs » ; il s’agit de pièces intégrant des capteurs et de l’intelligence pour le suivi de santé par exemple ou pour donner des informations à l’utilisateur. Enfin, nous travaillons beaucoup sur les problématiques liées aux composites hybrides, c’est-à-dire ceux conçus à partir de multiples matériaux.

Comment sont perçus les composites dans les métiers de la plasturgie ?

Les composites et les plastiques forment deux mondes qui ne cessent de se rapprocher. D’une part, les plastiques, qui répondent avant tout à des enjeux de haute cadence, sont de plus en plus techniques. D’autre part, les composites sont à leur tour confrontés à des problématiques de performance industrielle. Ces mondes jadis bien distincts sont aujourd’hui confrontés à des problématiques similaires. De même, on assiste désormais à de plus en plus d’intégration de fonctions et de solutions mixtes, d’où ce rapprochement. Pourtant réticents il y a encore quelques années, les Allemands ont bien compris cela et investissent beaucoup dans ce sens.

Quelques mots sur pôle Plastipolis

Créé en 2005, le pôle de compétitivité Plastipolis rassemble environ 400 adhérents (dont 250 PME) œuvrant sur des projets très technologiques et industriels. Plastipolis travaille en lien étroit avec la Fédération de la plasturgie et des composites mais également avec d’autres structures et organisations telles que le pôle EMC2, l’IRT Jules Verne et le Cetim, le pôle Plasturgie de l’est ou encore Aerospace Valley sans oublier les différents pôles français et européens présents dans les filières de la mécanique, du textile et de la métallurgie.

Serez-vous une nouvelle fois présent sur le JEC ?

Nous sommes fidèles à ce rendez-vous depuis au moins six ans. Sur le salon JEC World, Plastipolis sera représenté sous la bannière Composites Rhône-Alpes. Le pôle y présentera pas moins de neuf entreprises. Parmi elles, la société Billion qui développe des presses à injecter pour les thermoplastiques et qui a habilement mis à profit son savoir-faire en plasturgie dans les composites en participant à un projet sur le développement d’un nouveau procédé de fabrication de pièces composites à haute teneur en fibres par ­Injection/ Compression. D’autres projets seront présentés sur le salon JEC, comme un projet novateur d’encapsulation composite de batterie ­lithium-ion. Autre exemple avec le mouliste DMM qui propose aujourd’hui des moules de grande taille en composite thermodurs ou thermoplastiques. La start-up grenobloise Novitom, spécialisée dans la caractérisation des matériaux et le CND, sera également présente sur le stand commun.

Les métiers de la plasturgie et des composites ont enfin leur centre technique

Le Centre technique industriel de la plasturgie et des composites (CTIPC) a officiellement été inauguré le 8 janvier dernier dans les locaux du PEP, à Bellignat-Oyonnax (Ain), en collaboration avec l’Institut supérieur de plasturgie d’Alençon (ISPA). Objectif de cet établissement technologique : pallier l’absence de véritable centre technique de recherche de référence suffisamment puissant pour mettre en réseau l’ensemble des acteurs de la plasturgie et d’autres secteurs d’activité ; l’idée étant de renforcer la compétitivité des entreprises face à une concurrence mondiale de plus en plus rude mais aussi de répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain comme le recyclage ou encore la valorisation des plastiques et des matériaux composites.

N° 71 Janvier 2016