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Prothèse de genou connecté : une innovation 100% française !

Inserm

par Equip'Prod

Porté par le CHRU de Brest et coordonné par l’Inserm, le projet de prothèse de genou connectée, FollowKnee, vient d’être lancé. Animé par l’équipe brestoise du Laboratoire de traitement de l’information médicale (Latim) et par son directeur, le Pr. Éric Stindel, il regroupe des partenaires universitaires, des instituts de recherche et des entreprises innovantes. Une belle réussite pour le territoire, qui va permettre la création d’emplois.

Prothèse connectée vue au bloc opératoire – aide à la chirurgie

Doté d’un budget de 24 millions d’euros, dont un tiers apporté par l’État, le projet FollowKnee vient d’être officiellement lancé le 23 janvier 2018. La prothèse de genou connectée sera constituée d’un dispositif fabriqué par impression 3D intégrant des capteurs miniatures capables de déceler une infection ou tout défaut mécanique. Ces capteurs pourront également aider à guider le patient lors de sa rééducation. Une grande première pour le CHRU de Brest, l’Inserm et leurs partenaires, qui va initier des avancées significatives pour les patients.

Un meilleur suivi et plus de sécurité

En 2016, 80 000 prothèses du genou ont été implantées en France et ce chiffre va augmenter de manière significative dans les années qui viennent, avec une progression de 600 % d’ici 2030. Ce phénomène est dû en partie à l’aggravation de l’épidémie d’obésité, le surpoids entraînant une usure prématurée des genoux. Mais les poses de prothèses concernent aussi des patients jeunes qui souffrent des genoux mais veulent continuer à faire du sport. « Pour le patient, la prothèse de genou connectée signifie plus de sécurité. Il pourra ainsi récupérer à domicile, via son Smartphone, des informations relatives à sa prothèse, et qu’il pourra transmettre à son kinésithérapeute lors de la rééducation ou, s’il le souhaite, à son chirurgien », explique le Pr. Éric Stindel. Une fois ces données reçues, l’objectif sera d’apporter un conseil au patient sur les exercices qu’il peut pratiquer, mais aussi de rechercher les infections qui peuvent parfois être associées à ce type d’intervention chirurgicale. En cas de problème, le patient sera ainsi pris en charge de façon plus précoce et personnalisée.
« D’ici trois ans, nous allons d’abord réaliser des prothèses de genoux fabriquées en 3D et implantées sur 220 patients, précise le Pr Stindel. Ensuite, nous y ajouterons les capteurs qui seront testés sur trente patients. Nous proposerons cette nouvelle prothèse à des personnes plutôt jeunes pour superviser son fonctionnement sur un temps long. » L’objectif est d’obtenir un produit commercialisable avec une évaluation clinique des résultats d’ici cinq ans.

N° 97 février / mars 2018