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HURCO

par Equip'Prod

Présentée il y a deux ans sur Global Industrie de Lyon, la Yamaha SR-500 Flat Track a nécessité près de trois mois de travail (soit plusieurs centaines d’heures). Ce prototype imaginé de toutes pièces roule aujourd’hui sur circuit. Cette réussite est due à un travail de fourmi, avec des centres d’usinage performants et la confiance de la direction d’Hurco France envers un jeune passionné de mécanique, Maxime Fontvielle. 

>> Ce prototype de Yamaha SR-500 Flat Track est devenu un emblème d’Hurco France

Hurco est décidément très impliqué auprès des jeunes usineurs ! Déjà implantée dans plusieurs écoles et des centres de formation (Cf. Équip’Prod n°101 et 123 parus en avril 2017 et à l’automne 2020), la filiale française du fabricant de centres d’usinage mise beaucoup sur les jeunes. En témoigne la présence dans l’équipe de Goussainville de Maxime Fontvielle, technicien d’application. 

Âgé de 27 ans et embauché chez Hurco France à la fin de ses études, Maxime ­Fontvielle a pu, grâce aux machines Hurco et à la confiance de son dirigeant Philippe ­Chevalier, mener un projet de A à Z : entièrement préparer une moto, de la mécanique au carénage. Souvenez-vous, celle-ci trônait fièrement sur le stand d’Hurco en avril 2019 lors de la première édition lyonnaise de Global ­Industrie ; elle avait également fait l’objet d’un premier article dans le n°107 d’Équip’Prod. Petit retour sur ce projet dans lequel Maxime Fontvielle s’est investi à 100%. « Ce projet a fait l’objet d’un travail intense trois mois avant le salon mais il fallait bien ça pour reproduire à la perfection une Yamaha SR-500 Flat Track qui dormait dans une grange près de Rodez », précise le technicien d’application et de formation chez Hurco France. 

Passionné de mécanique et d’usinage

>> En 2019, à l’âge de 25 ans, Maxime Fontvielle
s’est investi à 100% dans ce projet

Originaire de Toulouse, cet ancien élève des Compagnons du Devoir, déjà « passionné de mobylette et de mécanique », a démarré l’usinage depuis l’âge de 16 ans. Après avoir effectué son « propre » tour de France, passé son BTS puis sa Licence chez Souriau, il entre chez Hurco France à l’issue de ses études. Constatant que, sur les salons, les stands des fabricants ne présentent bien souvent que des pièces « qui manquent d’âme », il a l’idée de préparer cette moto récupérée en 2017 pour la présenter à Lyon. Un projet qui reçut l’aval de Philippe Chevalier et de l’ensemble de l’équipe d’Hurco France dont la plupart des membres sont des mordus de motos et de sport mécanique. 

Pour Maxime Fontvielle, « l’usinage est une vraie passion ». Une passion qu’il exerce quotidiennement grâce à son métier, dont l’éventail d’activités est large : « ma fonction consiste à former nos clients sur les machines, à effectuer des démonstrations de nos machines dans le showroom, chez les clients et sur les salons ; enfin, j’exerce une fonction support, par exemple dans la programmation ou la mise en œuvre de nos solutions. Notre rôle est d’écouter nos clients, de comprendre et visualiser leurs problématiques ». Au-delà de sa fonction, les nombreuses heures passées sur le projet « SR-500 Flat Track Hurco » n’ont fait qu’alimenter le plaisir, « celui d’arriver à tout grâce à la mécanique, d’aller au bout de la technologie, dans les moindres détails ». 

Solliciter des centres d’usinage Hurco et des partenaires bien connus de l’usinage

>> Éléments distinctifs de ce prototype réalisé par des machines Hurco
qui font de cette moto un véhicule unique

Si le projet porté par Maxime Fontvielle a reçu l’aval de la direction d’Hurco, c’est aussi parce qu’il permet de mettre en avant la qualité et le potentiel d’usinage des machines du fabricant américain. Déjà très présents dans de nombreux secteurs de la mécanique, allant de l’aéronautique à l’automobile en passant par la plasturgie, le médical ou encore la mécanique générale, les centres d’usinage Hurco couvrent un large éventail d’applications, tant en fraisage qu’en tournage. Par ailleurs, la conception inédite de son contrôle de commande WinMax et son ergonomie, aujourd’hui très appréciées des personnels d’ateliers et des centres de formation, offrent une facilité de réglage et de programmation au pied de la machine. 

 

Il fallait au moins ça pour remettre debout cette SR-500, dont le carburateur était rongé par la corrosion, le sélecteur soudé et le cylindre fendu. Le reste n’étant pas en meilleur état, si bien qu’il a fallu tout démonter, refaire la partie cycle et remonter le moteur tout en améliorant ses performances. Si les éléments de mécanique du moteur – trop complexes à fabriquer en interne – ont été confiés à un partenaire (la société Machines et Moteurs implantée à Eaubonne, dans le ­Val-d’Oise), tout le reste a été refait à l’identique à ­Goussainville : fourche, moyeux, cale-pieds, carters d’allumage, cache-soupape, branchement du circuit d’huile, sans oublier la reprise en usinage des roues avant et arrière (de 19’’) ; tout a été réalisé en interne. L’équipe a même intégré, à la place des freins à tambour, un disque de T-Max (on reste chez Yamaha, tant qu’à faire !) doté d’un étrier Brembo. Mais l’élément le plus spectaculaire, c’est le bras oscillant, pièce maîtresse de la moto, réalisée avec le logiciel de CFAO Mastercam, en partenariat avec Ficam, à Chartres. Quant à l’usinage, Hurco a utilisé des outils Emuge-Franken.

 

Nombre de ces pièces réalisées par les centres Hurco – un VMX42-SRTI pour le bras oscillant, un TM6 (tour 2 axes pour les petites pièces de tournage, axes de roues, écrous et entretoises, un VC500 et un BX 40U pour le fraisage – n’ont pas fait l’objet que d’une simple reproduction d’usinage ; « nous avons apporté de nombreuses modifications afin d’améliorer les performances de la moto. Et pour cela, le système conversationnel de la commande WinMax d’Hurco nous a beaucoup aidés car tout devait être effectué en parallèle ». Pour ce faire, un piston plus gros a été ajouté et l’arbre à came, la bielle ainsi que le carburateur ont été remplacés. « La convivialité de la commande et les performances des machines nous ont permis de reproduire les programmes géométriques à partir seulement de quelques données. Car la grande force d’Hurco est de pouvoir fabriquer des pièces issues de notre imagination, d’un plan, d’une FAO, d’un programme ISO ou de fichiers DXF ou Step ». 

Aujourd’hui, la moto est entièrement fonctionnelle et roule sur circuit. Esthétiquement impeccable – et reconnaissable par ses nombreux rappels de couleurs et du «  H  » d’Hurco –, cette SR-500 Flat Track est un condensé de passion, de savoir-faire et de technologies rassemblant des grands noms de l’industrie : les centres Hurco et la commande WinMax bien sûr mais aussi ­Mastercam, Blaser Swisslube,­ Emuge-Franken ou encore SCHUNK et Hoffmann pour le réglage. Un véhicule remarquable qui ne manquera pas d’attirer les regards lorsque les salons rouvriront leurs portes. 

Olivier Guillon

EQUIP PROD • N°126 Mars/Avril 2021