Le magazine technique des équipements de production industrielle

Le site Rossignol de Sallanches digitalise sa production

FABRIQ / ROSSIGNOL

par Equip'Prod

Dimensionné pour produire annuellement 160 000 paires de skis, le site Dynastar (groupe Rossignol) de Sallanches (environ 80 personnes sur 16 500 m2) a fait appel à la solution de Fabriq afin de visualiser en temps réel sa production et ainsi améliorer le management au sein de l’usine.

>> De quoi est composé l’outil de production de l’usine Rossignol ?

Dans ce cadre, l’outil de production s’articule autour de trois ateliers : le premier concerne le parachèvement des éléments livrés par l’usine Rossignol d’Artès (Espagne) ou fabriqués en interne. Les moyens de production principaux sont de dernière génération et récemment renouvelés : une grenailleuse (préparation des noyaux PU), une ligne de collage pour les stratifiés, une machine de découpe CN pour les dessus et les semelles. Quelques postes d’assemblage manuel sont également présents. 

Les deux autres ateliers concernent le moulage des skis, opération nécessitant des stations d’injection pour le PU (skis injectés), une ligne d’imprégnation et de découpe des fibres (skis traditionnels) et 26 presses de moulage ; le montage des skis dans les moules demeurant entièrement manuel (jusqu’à 30 pièces/ski). Enfin, vient l’atelier de finition des skis. Ici, le process est globalement automatisé avec des machines de détourage des skis, des ponceuses, des meuleuses, des machines d’usinage, une machine de superfinition pour les skis du programme FIS (course) ou encore une ligne de perçage et de montage des interfaces recevant les fixations, et une ligne de fartage/huilage/emballage.

>> À quelles problématiques de production êtes-vous confrontés ?

Il y a plusieurs années, nous avons mis en œuvre une animation d’atelier basée sur deux initiatives : la réalisation de Top 5 (prise d’équipe) et de Top 15 (consolidation avec la présence des services supports). Des fiches d’anomalies manuscrites étaient réalisées. Elles pouvaient facilement se perdre et la validation des actions n’était pas aisée. La seconde porte sur une Animation par Intervalle court (AIC) avec un suivi manuel heure/heure des productions et aléas. Mais les informations n’étaient pas rigoureusement renseignées pour différentes raisons. Les indicateurs et sujets traités étaient systématiquement le SEQDC (Sécurité / Environnement / Qualité / Délai / Coût). Mais toute cette organisation était manuelle, impliquant différents tableaux dans l’usine à mettre à jour quotidiennement (avec des risques d’erreur) et une gestion manuelle des fiches papier.

Malgré ces inconvénients, cette organisation nous avait permis de franchir un cap dans notre travail au quotidien en ritualisant les Tops 5 et 15 notamment et dans la transmission des informations orales (et donc volatiles) vers un point de centralisation formalisé et systématique (Les Tops). Aussi, les objectifs et résultats étaient connus de tous au quotidien ; mais nous arrivions à une limite d’efficacité du système.

>> Comment l’entreprise a-t-elle résolu ces problèmes ? 

Nous avons décidé de mettre en place deux actions majeures avec la digitalisation de notre animation d’atelier avec, d’une part, la planification de la production via un outil développé par le site Rossignol d’Artès et une visualisation en temps réel des productions et, d’autre part, avec le déploiement de l’outil Fabriq pour l’animation quotidienne de l’usine, liée à la production, mais aussi à l’industrialisation, au COPIL, etc.

Au quotidien, l’utilisation de Fabriq nous facilite l’organisation avec par exemple une seule mise à jour de tous les indicateurs sur tous les écrans en simultané, la visualisation simple et claire des indicateurs et leur niveau par rapport à l’objectif ou encore la possibilité pour tous d’initier des tickets d’un simple clic (plus de perte de tickets). Aussi, Fabriq nous offre un suivi de la réalisation et de la validation des actions correctives (le ticket n’est pas soldé tant que nous ne validons pas). L’outil permet la communication directe entre les personnes en charge des actions et la possibilité de renseigner chacun à son poste de travail sur le compte rendu des actions. Il donne en outre la possibilité de faire des communications générales (visites, protocole sanitaire…) et instantanées, sans oublier la traçabilité et l’historique des tickets (inexistants auparavant) et un allègement de la charge mentale de chacun (tout reste accessible). Le déploiement de routines est la prochaine étape dans les semaines à venir.

Propos recueillis par Olivier Guillon

EQUIP PROD • N°135 Avril 2022