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Des robots humanoïdes dans les usines aéronautiques de demain

CNRS

par Equip'Prod
La planification et le contrôle des mouvements multi-contacts de robots humanoïdes

© Joint Robotics Laboratory (CNRS/AIST) La planification et le contrôle des mouvements multi-contacts de robots humanoïdes

Développer des technologies de robotique humanoïde pour effectuer des tâches difficiles dans les usines aéronautiques, tel est le programme de recherche commun, d’une durée de quatre ans, du Joint Robotics Laboratory (CNRS/AIST) et d’Airbus Group, officiellement lancé le 12 février dernier à l’ambassade de France à Tokyo.

Comment réaliser certains mouvements sans entrer en collision avec les nombreux objets alentours ? C’est la première question à laquelle devront répondre les chercheurs, en développant de nouveaux algorithmes de planification et contrôle des mouvements précis. Du fait de la taille des appareils aéronautiques (par exemple des avions de ligne) et du très grand nombre de tâches à effectuer sur peu d’unités, l’utilisation de robots spécialisés à base fixe, déjà utilisés dans l’industrie automobile, est impossible dans l’industrie aéronautique. D’autres difficultés s’ajoutent : même si des robots constitués d’une base mobile et d’un bras manipulateur peuvent être utilisés par l’industrie (comme chez ­Airbus Group par exemple), ceux-ci sont limités dans leurs déplacements. Ils n’ont, en effet, pas la possibilité de monter des escaliers ou des échelles, de passer des obstacles au sol, etc.

La planification et le contrôle des mouvements multi-contacts de robots humanoïdes

© Joint Robotics Laboratory (CNRS/AIST) La planification et le contrôle des mouvements multi-contacts de robots humanoïdes

La collaboration entre les chercheurs du JRL (qui développent, à partir de modèles de robots des nouvelles technologies de locomotion dites multi-contacts) et Airbus Group a pour but de permettre aux robots humanoïdes d’effectuer des tâches de manipulation dans un environnement contraint et limité, les lignes d’assemblage, où ils devront faire un usage coordonné de leur corps pour mener à bien leur mission.

Les espaces exigus requièrent en effet des postures particulières. Le calcul de telles postures s’avérant mathématiquement complexe, les chercheurs devront tout d’abord développer de nouveaux algorithmes, bien plus puissants que ceux existants actuellement, tout en gardant ces calculs suffisamment rapides pour que les mouvements des robots restent efficaces. Les tâches typiques que les robots auront à effectuer seront, par exemple, de serrer un écrou, de nettoyer une zone de ses poussières métalliques ou d’insérer des pièces dans la structure de l’appareil.

N° 71 Janvier 2016