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La Covid-19 révélatrice de la nécessité de robotiser notre industrie

STÄUBLI ROBOTICS

par Equip'Prod

Malgré la pandémie et la crise économique qui ont frappé le monde, la Covid-19 aura au moins eu pour effet positif de faire entrer la robotique dans une nouvelle ère, celle de son acceptation populaire. Ne faisant plus aujourd’hui l’objet de critiques, celle-ci prend désormais toute sa place dans la société, en se posant comme un rempart à la pénurie de main-d’œuvre industrielle. Le point avec Jacques Dupenloup, directeur de la division robotique France de Stäubli. 

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Avant tout, comment se porte la division robotique France de Stäubli ?

  Jacques Dupenloup

On aurait tort de se plaindre. Actuellement, l’activité est très bonne, et ce à tous les niveaux, notamment dans le médical et la pharmaceutique. Nous assistons à un vrai redémarrage après une année 2020 pas si catastrophique, dans la mesure où celle-ci s’est bien terminée. 

Quels effets a eu la crise sur la robotique industrielle ?

Avant tout, ce que nous constatons avec satisfaction, c’est que désormais la robotique ne fait plus l’objet de critiques. Elle n’est plus synonyme de destruction d’emplois car, depuis cette crise inédite, la société a pris conscience qu’il fallait robotiser, d’abord pour continuer à produire pendant le confinement, ensuite pour maintenir la production en France ; d’autant que fabriquer dans notre pays et importer moins de produits provenant de l’autre bout de la planète participe à la réduction de l’empreinte carbone. Enfin, le Plan de Relance favorise les investissements industriels et notamment ceux effectués dans la robotique.

Quels secteurs se montrent en ce moment les plus demandeurs en équipements robotiques ?

Si le secteur automobile n’est pas encore revenu à son niveau des années passées (la filière tourne mais investit moins), le médical, la pharmaceutique et la cosmétique battent leur plein, de même que l’agroalimentaire. Concernant l’aéronautique, nous constatons que la filière redémarre plus vite que prévu, ce qui est un bon signe.

La place de la robotique dans l’Industrie du Futur a-t-elle évolué avec la crise ?

À mon sens, la robotique fait toujours partie intégrante de « l’Industrie du Futur » ou « 4.0  », des termes qui ne sont finalement que des jolis noms pour parler de technologies qu’il est aujourd’hui essentiel de mettre en œuvre pour se développer. On ne conçoit désormais plus le process sans la robotique, qu’elle soit traditionnelle ou mobile. Celle-ci fait donc partie intégrante de l’atelier d’autant que la pénurie de main-d’œuvre, qualifiée ou non, pose de sérieuses difficultés dans le recrutement… difficultés auxquelles la robotique apporte de la souplesse, de l’adaptation, moins de pénibilité et le moyen de continuer à produire, même en période de confinement. 

Vous avez récemment pris la direction de la division robotique en France. Quelles sont vos priorités pour cette année ?

Nous poursuivons notre dynamique avec, rien que sur le site de Faverges, l’embauche de 200 personnes cette année. Nous sommes déjà à la moitié du chemin avec une centaine de recrutements au premier semestre et de nombreux postes restent ouverts*. Par ailleurs, nous poursuivons l’agrandissement de l’usine et avons lancé la construction de nouveaux bâtiments. 

De plus, nous nous impliquons toujours dans de nombreuses actions, en particulier auprès des jeunes, en continuant à accueillir des professeurs et des élèves, en nous déplaçant dans les établissements scolaires, sans compter l’organisation du trophée Robotfly, l’édition annuelle du guide de la robotique et en participant à de nombreux groupes de travail sur l’Industrie du Futur.

D’un point de vue technologie, nous avons récemment lancé de nouveaux modèles (la gamme TX2 140, 160 et 160L), organisé des journées techniques sur la robotique mobile et édité notre nouveau logiciel de programmation. Enfin, nous continuons de nous impliquer localement en faisant travailler plus de 5 000 personnes en sous-traitance autour de chez nous ; c’est ça aussi le « Made in France » ! 

Propos recueillis par Olivier Guillon

* pour plus de renseignements sur les postes à pourvoir, rendez-vous sur le site dédié : www.recrutement-staubli-faverges.com

EQUIP PROD • N°129 Juin 2021