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Avec l’Avion des métiers, le Gifas met les bouchées doubles pour attirer un maximum de compétences

par Equip'Prod
©Anthony Guerra

Au Bourget, Philippe Dujaric revient sur les défis de l’aéronautique en matière d’attractivité et de recrutement. À l’occasion d’une interview exclusive pour Équip’Prod, le directeur des Affaires sociales et de la formation au sein du Gifas revient sur l’Avion des métiers, une initiative qui a fait sensation fin juin, au Bourget.

Que représente le Gifas dans l’univers aéronautique et spatial ?

Le Gifas est le syndicat professionnel des industries aéronautiques et spatiales avec plus de 400 entreprises adhérentes, rassemblant à la fois les plus grands noms comme Airbus, Dassault, Safran, Thales, MBDA, ArianeGroup etc., et de très nombreux équipementiers, représentant au total plus de 200 000 emplois en France et qui ont créé l’année dernière plus de 7 000 emplois… et qui vont recréer cette année au moins autant d’emplois.

Justement, cette tendance à la création d’emploi a l’air bien repartie à la hausse dans le secteur…

Oui, tout à fait. Compte tenu des plans de charges de fabrication mais aussi technologiques, nous avons d’énormes besoins que ce soit au niveau des ingénieurs que des techniciens, opérateurs en production et en maintenance, notamment. C’est pourquoi nous avons organisé cet Avion des Métiers dont l’objectif est de présenter la diversité des métiers et l’accession au femmes avec la présence de beaucoup de salariées, le tout autour de trois thèmes : la conception, la production et la maintenance, d’ingénieur à technicien. Au total, ce sont plus de 70 salariés issus de quinze entreprises (donneurs d’ordres, équipementiers et sous-traitants) qui se relaient chaque jour, faisant découvrir de magnifiques métiers tels que celui de métrologue.

Par ailleurs, nous avons lancé la campagne « L’Aéro Recrute » qui représente, ici au Bourget, 220 entreprises de la filière qui accueillent les demandeurs d’emplois, les étudiants à la recherche d’un stage, les jeunes diplômés pour près de 12 000 offres d’emplois présentées. C’est une grande première !

Quels chiffres illustrent l’importance du secteur et l’urgence de recruter ?

On prévoit cette année 25 000 embauches dont 7 000 alternants (le reste concernant des CDI). Plus de la moitié sont des postes d’ingénieur et cadre, un quart d’opérateurs et de technicien de production (ajustage, montage, soudage, câblage, peinture…) et 20% de techniciens supérieurs, en particulier dans les bureaux d’études et des métiers support. Or beaucoup nous font part de leurs difficultés à recruter ces compétences. Je pense que l’on va arriver mais pour cela, nous devons tous nous mobiliser. Nous avons à ce titre signé une convention sur trois ans avec Pôle Emploi pour nommer un référent aéronautique dans les directions régionales de Pôle Emploi… et pas seulement à Toulouse.

En quoi les nouvelles technologies peuvent-elle contribuer à l’attractivité du secteur et à l’accélération de la formation ?

Il est clair que celles-ci nous aident à être plus attractifs vis-à-vis des jeunes ; ce n’est plus l’industrie à l’ancienne… à l’exemple de la HxGN Machine Trainer (mis au point par Hexagon – ndlr) qui contribue à attirer les jeunes tout en étant un outil facilitant la formation. Il faut que l’on ait dans les centres de formation d’autres moyens de ce type afin d’être à la pointe de la technologie.